Poésie, lundi neuf

Un petit poème, écrit ce matin à la va-vite :

* * * *

Il est presque onze heures, c’est le lundi neuf, et je me sens vieux.
J’ai une maison, une maison en pierre, je ne me sens pas mieux
Quand je n’avais que mon chalet en bois, là j’étais heureux
presque sans souci, à part les limaces
Qui rongent les laitues et les épinards, et m’en laissent peu
Les limaces ont faim, moi je bois du thé, l’heure du citron est bien dépassée

Ce soir nous irons voir les chevaux bleus
Dans le pourpre du soir, nous irons danser, joyeux nous serons.
Je demanderai à la lune ronde : « Et toi, qu’as-tu fait, pour changer le monde ? »
Elle me répondra :
« Moi, je n’ai rien fait, je suis restée là, et je t’ai posé une seule question :
Qui donc a besoin, qui donc a besoin, dans ce monde en rond, de faire des maisons ? »